INFO-MAIL PARIS
> Les bras nous en tombent quand on lit cela!!!
> La
dérive est vraiment toujours encore et toujours là; vigilance, donc
vigilance!!
> Brigitte
> --- En date de : Lun 27.4.09,
Monique Bragard a écrit :
>
> > >
> >
> >
> > > >
> > > > Vendredi
dernier, à titre de solidarité avec
> > mes collègues
enseignants
> > > > de l¹Université de Paris 8 engagés, en
tant
> > que titulaires et chercheurs de
> > > >
l¹Education Nationale, dans une opposition
> > difficile à Valérie
Pécresse,
> > > > j¹ai décidé de tenir mon cours sur la
>
> biodiversité et l¹origine de la
> > > > protection des
espèces et des espaces, que je
> > donne habituellement dans
les
> > > > locaux du département de Géographie (où
>
> j¹enseigne depuis 20 ans), dans
> > > > l¹espace du Jardin
des Plantes (Muséum National
> > d¹Histoire Naturelle), là où
>
> > > fut inventée la protection de la nature. Une
> >
façon, avec ce «?cours hors les
> > > > murs?», de faire
découvrir ces lieux aux
> > étudiants et d¹être solidaire
avec
> > > > la grogne actuelle mais sans les pénaliser
avant
> > leurs partiels.
> > > >
> > >
> Mardi, arrivé à 14 h 30, avant les étudiants,
> > j¹ai eu la
surprise de me voir
> > > > interpeller dés l¹entrée franchie
par le chef
> > du service de sécurité, tout
> > > >
en constatant que les deux portes du 36 rue
> > Geoffroy Saint
Hilaire était
> > > > gardées par des vigiles...
> >
> >
> > > > - Monsieur Vadrot ?- euh...oui
> >
> >
> > > > - Je suis chargé de vous signifier que
l¹accès
> > du Jardin des Plantes vous
> > > > est
interdit.
> > > >
> > > > - Pourquoi ?
>
> > >
> > > > - Je n¹ai pas à vous donner
d¹explication.
...
> > > >
> > > > - Pouvez vous me remettre un papier me signifiant
> > cette interdiction ?
> > > >
> > > > - Non, les manifestations sont interdites dans le
> > Muséum.
> > > >
> > > > - Il ne s¹agit pas d¹une manifestation, mais
> > d¹un cours en plein air, sans
> > > > la moindre pancarte.
> > > >
> > > > - C¹est non ! »
> > > >
> > > > Les étudiants, qui se baladent déjà dans le
> > jardin, reviennent vers
> > > > l¹entrée, le lieu du rendez vous. Le cours se
> > fait donc, pendant une heure
> > > > et demie, dans la rue, devant l¹entrée du
> > Muséum. Un cours qui porte sur
> > > > l¹histoire du Muséum, l¹histoire de la
> > protection de la nature, sur Buffon.
> > > > A la fin du cours, je demande à nouveau à
> > entrer pour effectuer une visite
> > > > commentée du jardin. Nouveau refus, seuls les
> > étudiants peuvent entrer, pas
> > > > leur enseignant. Ils entrent et, je décide de
> > tenter ma chance par une autre
> > > > grille, rue de Buffon. Où je retrouve des
> > membres du service de sécurité
> > > > qui, possédant manifestement mon signalement,
> > comme les premiers,
> > > > m¹interdisent à nouveau l¹entrée.
> > > >
> > > > Evidemment, je finis pas le fâcher et exige,
> > sous peine de bousculer les
> > > > vigiles, la présence du Directeur de la
> > surveillance du Jardin des Plantes.
> > > > Comme le scandale menace il finit par arriver.
> > D¹abord parfaitement
> > > > méprisant, il finit pas me réciter mon CV et le
> > contenu de mon blog. Cela
> > > > commence à ressembler à un procès politique,
> > avec descriptions de mes
> > > > opinions, faits et gestes. D¹autres enseignants
> > du département de
> > > > Géographie, dont le Directeur Olivier
> > Archambeau, président du Club des
> > > > Explorateurs, Alain Bué et Christian Weiss,
> > insistent et menacent d¹un
> > > > scandale.
> > > >
> > > > Le directeur de la Surveillance , qui me dit agir
> > au nom du Directeur du
> > > > Muséum (où je pensais être honorablement
> > connu), commençant sans doute à
> > > > discerner le ridicule de sa situation, finit par
> > nous faire une proposition
> > > > incroyable, du genre de celle que j¹ai pu
> > entendre autrefois, comme
> > > > journaliste, en Union soviétique?:
> > > >
> > > > « Ecoutez, si vous me promettez de ne pas parler
> > de politique à vos
> > > > étudiants et aux autres professeurs, je vous
> > laisse entrer et rejoindre les
> > > > étudiants »
> > > >
> > > > Je promets et, évidemment, ne tiendrai pas cette
> > promesse, tant le propos
> > > > est absurde.
> > > >
> > > > J¹entre donc avec l¹horrible certitude que,
> > d¹ordre du directeur et
> > > > probablement du ministère de l¹Education
> > Nationale, je viens de faire
> > > > l¹objet d¹une « interdiction politique ».
> > Pour la première fois de mon
> > > > existence, en France.
> > > >
> > > > Je n¹ai réalisé que plus tard, après la fin
> > de la visite se terminant au
> > > > labyrinthe du Jardin des Plantes, à quel point
> > cet incident était
> > > > extra-ordinaire et révélateur d¹un glissement
> > angoissant de notre société.
> > > > Rétrospectivement, j¹ai eu peur, très peur...
> > > >
> > > > Claude-Marie Vadrot,journaliste à Politiset
> > chargé de cours à Paris 8
> > > > souhaite diffuser largement ce message.